"C'était une nuit. Elle a retiré ses vêtements sans un mot, et sa peau s'est mise à parler pour elle. De ses secrets je me souviens encore."
Je suis secrète. Je suis rare. Nous sommes tous rares. Uniques dans nos réciprocités. Il y a ça de fascinant chez l'Humain.
Je suis rare. Annie a dit "je n'ai jamais vu ça". "Tu as les cinq arcanes de puissance". Le référenciel de naissance. Encore lui.
"Certains en ont. D'autres pas. Mais les cinq. En vingt ans je n'ai jamais vu ça."
J'ai les cinq arcanes de puissance. Il parait que je suis puissante. On me l'a déjà dit. Plusieurs fois. Je le sais. Je le sens. Je sais ce que je peux dégager et pourtant. Pourtant pendant longtemps j'ai minimisé cette puissance.
Annie a dit que c'était de ne pas en avoir pleinement conscience qui me rendait encore plus puissante. L'humilité, a dit Annie.
Je ne sais pas si suis humble mais ce qui est sûr c'est que si je ne croyais pas en l'amour c'est que je ne m'aimais pas parce que je ne me connaissais pas.
Je ne parle pas ici d'amour de soi au sens physique mais bien d'amour de qui je suis. Mes forces. Mes faiblesses. Moi.
En même temps quand tu ne crois pas en l'amour comment s'aimer soi. C'est le serpent qui se mord la queue.
J'ai appris. J'ai avancé. J'ai creusé. Profond parfois. Très profond. Je suis allée à ma rencontre comme on va à la rencontre d'un étranger que d'un coup l'on aurait désiré.
Pas à pas j'ai commencé à m'apprivoiser. À voir ce que je voulais cacher. Me cacher. Mais aussi ce qui m'était caché. Et un jour. Je me suis totalement rencontrée. Et je me suis aimée.
Mais l'amour qu'en fait-on quand ça y est on se sent aimé ? Par soi. Sans recherche du regard de l'autre. De sa validation. Son approbation. Celle qui vous élève mais vous met aussi au plus bas parfois.
Annie a dit que pour aimer j'avais besoin de cet amour, celui qui transcende, et de liberté. Mais parait-il que le diable et l'érotisme traine aussi par là.
J'ai souri. Le feu. Le soleil. Il y a cette chose qui vibre au fond de moi.
Annie a raison je ne conçois pas l'amour sans ce côté brûlant.
Comment l'amour incarné peut-il en être autrement ? Ardent mais pas anéantissant.
Le diable.
Elle a retiré ses vêtements.
Et ce qui cachait qui elle était vraiment.
To be continued #6