"Même le diable fut un ange au commencement."
Le diable. J'ai longtemps eu du diable une image associée au mal. Une image religieuse. Effrayante.
Et pourtant.
Comme tout ce qui m'effraie je suis allée l'explorer. J'aime comprendre. Me challenger. Aller où ça pique. Ce n'est pas par la platonicité dont je suis attirée.
Je reste persuadée que derrière nos plus grandes peurs se trouvent nos plus grands trésors. Pourquoi ces informations nous seraient-elles cachées ? Ce qui est caché n'est pas toujours laid.
Il n'y a que l'Homme pour penser que ce qui est caché est vicié. Manipulé. Suspect.
Si le mystère était simplement le non révélé y compris celui de la beauté ?
" De profundis clamavi ". Du fond de l'abîme se trouve le chemin. Celui qui fait changer. Aimer. S'aimer. Se rencontrer. Rencontrer le Monde.
J'y suis allée.
Et si les plus grandes avancées personnelles passaient par l'enfer ? Lucifer n'a-t-il pas amené la lumière ?
J'ai plongé. Je n'ai pas aimé. Le confort de la surface y est ôté. Malgré tout j'y suis restée. J'ai exploré. Petit à petit je me suis habituée.
Le diable. Qui est diable ? Que sont les démons ?
Je m'y suis confrontée. De façon ésotérique et incarnée.
Ce sont nos parts cachées. Réprimées. Égrégorées ( le mot n'est pas français mais ça rimait ).
Je ne crains ni l'un ni les autres par eux l'étincelle s'est rallumée. Pas plus qu'un jour ils m'aient effrayée en réalité. J'ai compris pourquoi mon feu intérieur s'était embrasé et pourquoi je l'avais étouffé.
Le diable.
Je préfère un diable qui s'assume qu'un ange qui se dissimule.
Elle m'a dit un matin d'automne "si un jour tu me faisais un coup de pute" tenant elle-même le poignard de sa main serrée. Je ne lui avais rien fait, pas plus qu'après si ce n'est m'effacer.
J'ai pensé que c'était pour cet amour qui l'avait frappé. Celui qui est blessé. Celui qui te fait te fourvoyer. En diable te transformer pour aller trouver le vrai si tu y es décidé.
Tout le monde ne se décide pas. J'espère qu'elle l'a concrétisé. Qu'ils sont heureux et que ça valait le coup d'une lame me planter. Rien n'en est moins sûr en vérité.
"Il y a un trou énorme à l'arrière de votre chakra coeur. Un coup de poignard. C'est violent. Vous avez été profondément touchée. Je l'ai refermé." Ça oui on peut dire que j'ai été touchée. Les deux genoux à terre à ce moment là qu'il fallait déjà tenter de relever.
"Un coup de pute"
D'où cette idée provenait ?
Je me suis questionnée. Une phrase entendue ces dernières années m'avait interpellée. "On m'a dit."
Qui est on ? Il est un dicton qui dit "on c'est un con".
Le Diable. L'arcane de la puissance et de la dualité. Qui fait à soi-même se confronter. Magnétique. Sensuel.
Celui qui montre ce qu'il faut transcender. Encore faut-il comprendre qui il est et quelles chaînes il vient pointer. Qui fait de ses désirs s'assumer.
Sans doute est-ce pour ça que j'aime les personnalités avec des aspérités. Le lisse ne m'a jamais attirée pas plus que l'apparence physique dont on peut aisément se lasser.
Le diable fut un ange.
Et c'est ce dernier qu'en nous il fait remonter quand on est d'accord pour aller le chercher.
Ce sont vous l'aurez compris des anges non transcendés qu'il faut se méfier.
To be continued #7